lundi 7 mai 2018

Francis Berthelot - Abîme du rêve

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Francis Berthelot

Abîme du rêve (Le Rêve du démiurge - IX)

Ed. Dystopia / Le Bélial'


C'est terminé !

Ce neuvième et dernier opus ne marque pas uniquement la fin du cycle mais également celle de l’œuvre littéraire de son auteur. Francis Berthelot estime avoir écrit tout ce qu'il avait en tête et se destine dorénavant à d'autres choses. Ainsi, avec cet ultime volume, que l’on pourrait considérer comme son testament littéraire, il tire sa révérence.

Lire ce livre indépendamment des précédents n'aurait pas de sens. Jusqu'à présent, chaque roman, bien que lié aux autres, pouvait éventuellement se lire seul. A l'inverse, celui-ci ne présente pas réellement d’histoire en soi mais complète les différents volumes auxquels il apporte une conclusion générale en forme d'analyse. Francis Berthelot en est cette fois le personnage principal et, à peine dissimulé derrière un pseudonyme transparent, il s'interroge sur le choix des personnages, la recherche stylistique, les registres exploités ou encore les thèmes abordés, à commencer par celui récurrent de l'homosexualité et la manière dont "il ne traite pas la question". Bien entendu, en analysant le cycle, c'est dans son auto-critique qu'il se lance. Il se retourne ainsi sur sa vie d'écrivain, son défaut de "genre littéraire précis", le fait qu'il écrive "avec ses sentiments, sans se préoccuper de l’idéologie qu’ils révèlent". C'est l'heure des comptes.

Le Rêve du démiurge est un ensemble fascinant. D'abord très classique et centré sur des études psychologiques, il se dirige doucement vers l'irrationnel et le fantastique, alors que les destins des personnages se nouent et que les intrigues se croisent, jusqu'à arriver à Abîme du rêve, une conclusion admirable à la hauteur de l'ambition du projet. Il sanctionne l'oeuvre d'un styliste. Par ailleurs, ce superbe travail conjointement mené par Le Bélial' et Dystopia offre une belle revanche après le parcours éditorial chaotique du cycle. 

Maintenant, le mieux est encore de l’entamer par le début, avec L’ombre d’un soldat.

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