lundi 10 avril 2017

Léo Henry - La Panse

leo henry panse folio

Léo Henry

La Panse

Ed. Folio SF


Certains signes devraient parfois mettre sur la voie. Par exemple, il ne faut généralement pas trop attendre d'un film directement sorti en DVD. S'il n'est pas passé par la case cinéma, il y a probablement une explication. En voyant ce livre, je me suis demandé s'il n'était pas sorti directement en poche pour les mêmes raisons. La production littéraire et cinématographique obéiraient-elles à des règles similaires ? Eh bien, j'en ai un peu peur.

Mais attention, ça ne veut pas dire que le roman ne vaut pas son temps de lecture. Ça veut juste dire que mieux vaut savoir à quoi on s'expose pour éviter les mauvaises surprises.

La Panse commence comme un polar de bonne facture. Bastien, parisien moyen et loser classique, part à la recherche de sa sœur qui a disparu sans laisser de traces. Son enquête le mène rapidement à La Défense, où sévit une société secrète qui pourrait bien détenir les réponses à ses questions. Si l'histoire commence très bien, intrigante et prometteuse, elle s'essouffle assez vite et finit par s'époumoner. Léo Henry exploite la veine resucée de la théorie complotiste, de la psychose paranoïaque et je me demande si lui-même a cru à sa trame. Personnellement, j'ai eu du mal à adhérer à son idée de société secrète des végans masqués qui se réunissent dans le plus grand secret pour partager leurs croyances illuminées et qui voient chez Bastien des prédispositions hors-normes dont il n'avait pas conscience. En toute logique, ils lui font donc faire des ménages pour le tester, un peu de sport, un régime alimentaire plus sain. Serait-il l'élu ?

Léo Henry en a fait un peu trop mais sans se fouler. Il est pourtant capable de jolies prouesses, j'en veux pour preuve sa contribution au stupéfiant projet Yirminadingrad. Mais là, on en est loin. Bref, en digne représentant du bon roman de gare, La Panse fait son office. On y retrouve pas mal de clichés dans des domaines aussi variés que l'intrigue amoureuse, le drame familial, l'enquête sociale, les légendes urbaines... Mais, vite lu, facile et divertissant, il est à la fois distrayant et superficiel et se consomme plaisamment, le temps d'un coup de TGV.

En conclusion, si vous aimez les nanars en DVD, ne vous privez pas de lire ce roman, vous pourriez y trouver votre plaisir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire